Comme deux autres portraits féminins proposés à Cannes, ce tableau de Georges Rouault provenait des descendants de l’artiste. Prénommées Aglaé ou Anouchka, ces femmes ont été portraiturées par Rouault pendant la guerre, alors que le peintre a dû abandonner son atelier parisien de la rue Martignac pour se réfugier dans sa maison de campagne de Beaumont-sur-Sarthe, puis à Golfe-Juan en juin 1940.
Aglaé est une œuvre de maturité qui conserve la puissance dramatique, caractéristique du style de l’artiste avec ses contours noirs hérités des années fauves. Cependant une palette plus lumineuse confère au visage une douceur nouvelle, absente de ses œuvres précédentes marquées par l'expression d'une humanité souffrante.
Georges Rouault (1871-1958), Aglaé vers 1940 - Huile sur papier marouflé sur toile 66,5 cm x 48 cm - Vente Cannes, Besch - 15 août 2023 - Estimé 90000€/110000€ - Adjugé 106000€ (frais inclus)
L'OBJET D'ART - Octobre 2023 page 92 - par Nathalie Mandel