La sculpture poétique de François-Xavier Lalanne - La Gazette Drouot

François-Xavier Lalanne (1927-2008)
François-Xavier Lalanne (1927-2008)
"Petit Ours"

En 2021, le Petit Trianon accueillait une drôle de ménagerie : un ours, des oies, quelques moutons, un lapin dont la tête tourne avec le vent… La promenade à travers ce bestiaire fantaisiste avait été conçue par l’ami de Claude et François-Xavier Lalanne, JeanGabriel Mitterrand. Dans cette vacation, l’Ours se sent bien solitaire dans les salons de l’hôtel Martinez. Dressé sur ses pattes, il hume les senteurs disparues de ses amis d’un jour. De ses yeux tout ronds, il observe le défilé des amateurs d’art. Ses lignes épurées appellent la caresse…


François-Xavier Lalanne

François-Xavier Lalanne (1927-2008), Petit ours

Epreuve en bronze patiné numérotée 5/8, 50 x 25 x 25 cm

Estimation : 240000/300000€


La magnifique patine le fait reluire tel un bijou précieux. Il illustre la filiation esthétique de François-Xavier Lalanne avec le sculpteur animalier François Pompon (1855-1933) : suggérer l’animal de façon naturaliste en gommant la plupart des détails. À ses débuts, Lalanne hésite entre la peinture et la sculpture. Puis il finit par choisir. «Les peintres m’emmerdent parce qu’ils sont cons, prétentieux, bavards, fainéants, et parce qu’ils ne savent pas quoi faire...», dit-il dans une confidence à Jean Cau rapportée par Harry Bellet dans sa notice nécrologique parue dans Le Monde. Influencé par le style épuré de son voisin de l’impasse Ronsin, Constantin Brancusi, il se consacre à son art de prédilection, qu’il pratique non sans humour. «L’art, c’est comme la vie : ça ne devrait pas être aussi sérieux», disait-il souvent. Ainsi naissent les célèbres Rhinocrétaire, des canards-bars, des gorilles-coffres-forts et des sièges-moutons…Succès instantanés, partageant l’espace avec son épouse Claude. Partenaires, amis et complices, les deux artistes sont complémentaires !

La prédilection de François-Xavier pour le monde animal enrichit le travail de Claude, plus axé sur le végétal. Et inversement. L’Ours appartient au corpus de sculptures disons moins surréalistes. Hiératique comme une statue égyptienne – que le sculpteur avait loisir de contempler lorsqu’il travaillait comme gardien au Louvre –, ce plantigrade est reconnaissable au premier regard. Une qualité partagée avec le bestiaire de FrançoisXavier Lalanne.

LA GAZETTE DROUOT N° 16 DU 19 AVRIL 2024 page 127

DIMANCHE 28 AVRIL, CANNES. BESCH CANNES AUCTION OVV. M.SCHOELLER

Les documents :

XX° siècle78
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