Les amateurs de haute joaillerie et de bijoux signés sont conviés à la prochaine vente de maître Jean-Pierre Besch. Pour ces enchères estivales à l'hôtel Martinez, le commissaire-priseur cannois et son étude présentent un ensemble de pièces éclectiques et précieuses, avec près de 370 lots en tout. Une pièce originale devrait attirer l'attention des amoureux des beaux objets Art déco : un coffret en argent ciselé aux lignes géométriques, signé par le joaillier Arnold Ostertag (1883-1940). Estimé entre 600 et 1200€ seulement, cette petite boîte à deux compartiments , rehaussée d'or jaune et de saphirs , date de 1930 et était utilisée autrefois comme étui à cigarettes. Un modèle similaire est actuellement exposé au British Museum. Si son nom demeure méconnu du grand public, les contributions joaillières d'Ostertag au cours des années 1920 et 1930 ont été importantes. Né à Lucerne, il a 39 ans lorsqu'il s'installe à Paris en 1922 pour débuter sa carrière de joaillier sur la place Vendôme. D'autres boutiques Ostertag suivent au fil des ans, à Cannes, au Touquet et à New York. Très vite, ses bijoux sont prisés par la haute société et sa clientèle compte des impératrices, des ducs et des célébrités, séduits par ses créations somptueuses en or et en platine, inspirées de ses voyages et serties de diamants étincelants et de pierres précieuses vibrantes. Le jeune créateur a une prédilection pour les étuis à cigarettes et les compacts, les kits de maquillage intelligents, qui deviennent entre ses mains de véritables oeuvres d'art. Arnold Ostertag meurt en avril 1940. Son magasin parisien ne survivra pas à l'occupation nazie et fermera ses portes l'année suivante.
Arnold Ostertag (1883-1940) - Coffret en argent ciselé, rehaussé d'or jaune et de saphirs, le couvercle retenant un miroir, vers 1930
14,7 x 11,8 x 1,5 cm
Estimation : 600 - 1200€
Au catalogue de la vente, la maison Cartier est également à l'honneur avec une remarquable collection issue d'une ancienne famille niçoise, dont une paire de clips Art Déco en platine, or et diamants, stylisant une fleur à 5 pétales et estimée entre 30000 et 50000€. Les nostalgiques de l'inoubliable "Angélique, marquise des anges" pourront se laisser tenter par une élégante minaudière en or jaune et émail blanc appartenant à l'actrice Michèle Mercier (1939), estimée entre 10000 et 15000€. On citera également une exceptionnelle bague en platine retenant une importante émeraude rectangulaire de 18,52 carats rehaussée de 24 diamants. Un travail français qui pourrait partir entre 140000 et 180000€.
NICE MATIN du 04 août 2024 - Page Art & Enchères - Laurence Guidicelli