Peintures, dessins et lithographies, soit dix-neuf oeuvres signées Jan Lebenstein, constituaient le noyau dur de la vente. Issue d’une même collection privée – elles appartenaient à un ami de l’artiste – cinq d’entre elles, des peintures, avaient été prêtées à la galerie nationale d’art Zacheta de Varsovie dans le cadre de l’exposition «Jan Lebenstein», du 22 avril au 22 mai 1992. Déjà reproduite en page 88 de la Gazette 2024 n° 46, l’huile et acrylique sur toile "Longchamps", de 1971, recevait 58420€, presque le double de son estimation haute de 30000€.
Jan Lebenstein (1930-1999)
Lupus Sum, 1989
Huile sur toile, signée, contresignée, titrée et datée, 90 x 130 cm.
Adjugé : 39370€
Représentatives du début de la période parisienne de Lebenstein, ses toiles Figure axiale n° 39, 1959 (179 x 68 cm), et Figure axiale n° 140, 1962 (80,5 x 80,5 cm), partaient respectivement à 53340€ et 40000€. Plus tardive et d’un tout autre style, la toile Lupus Sum, à la touche pouvant rappeler l’art de Leonor Fini, captait 39370€. Couvrant une vaste période de création – de 1955 pour la plus ancienne, à 1989 pour les plus récentes – les oeuvres témoignent de l’évolution stylistique du Polonais, lauréat en 1959 de la première Biennale de Paris, qui le révéla au public. Peignant d’abord des gouaches de personnages grotesques quand il était en Pologne, il rejette par la suite ce côté scénique et théâtral des personnages lors de son arrivée à Paris en 1959. Il privilégie alors des figures humaines plus dramatiques et crucifiées dans ses Figure axiale. Au début des années 1960, il peuple ses toiles d’un bestiaire fantastique et monstrueux, dont les effets de lumière et de matières sont toujours très étudiés.
Cette tendance se confirme dans les années 1970 et 1980, son intérêt pour le fantastique étant marqué dans de grands paysages aux figures sombres sur des fonds surréalistes. Objet du Zoom régions, page 37 de la même Gazette n° 46, le pastel "Ève et le serpent" de Lucien Lévy-Dhurmer, demeurait invendu. Au rang de la sculpture, un "Autoportrait en vert" en bronze à patine brune, signé César et numéroté 4/8 (62 x 28 x 15 cm), partait à 22225€.
CANNES, LUNDI 30 DÉCEMBRE. BESCH CANNES AUCTION OVV
LA GAZETTE DROUOT N° 1 DU 10 JANVIER 2025 page 88