Placé sous l’extrémité de la queue, le justificatif de tirage « HC 00/00 » indique que cet exemplaire était destiné à l’artiste ou à son entourage. Il fut acheté par le père de son actuel propriétaire directement auprès de François-Xavier Lalanne, dont il était un ami proche et un grand collectionneur. Il sera d’ailleurs vendu accompagné d’une gravure, Oiseau, signée au crayon et numérotée 23/24, formant carte de vœux avec la dédicace «Bonne année à tous deux je vous embrasse Claude et François». Quand on connaît l’effervescence actuelle autour de l’œuvre du couple Lalanne, on imagine que cette sculpture d’un matériau noble, le bronze, va susciter l’intérêt de nombreux amateurs.
François-Xavier Lalanne (1927-2008), Oiseau bleu, 1976, épreuve en bronze à patine bleu-vert antique, bille en acier, signée du monogramme « XL », justificatif « HC 00/00 », 17 x 30,5 x 12,2 cm.
Estimation : 180 000/200 000 €
Appelé également l’Oiseau de Matisse, en référence à l’œuvre du maître en papier découpé de 1947 pour son livre Jazz, ce volatile joue de sa couleur bleu-vert antique, une patine réalisée par le sculpteur en personne. Une rareté dans son travail, qui souvent utilise des matériaux uniformes et monochromes. Avec cette création de 1976, l’artiste évoque l’art antique et ses références à la paix. Cette série sur ce thème débuta en 1971 avec L’Oiseau bleu, une sculpture d’extérieur en cuivre pour l’hôpital de Dôle. Elle délivre son message avec le rameau d’olivier remplacé par une goutte d’eau, ici réalisée en acier mais en cristal sur le modèle en pâte de verre blanche de 1979 pour la maison Daum – où l’oiseau évoque tout naturellement la colombe. L’Oiseau bleu fut exposé au Centre Pompidou à Paris du 5 juin au 13 juillet 1975 lors de la rétrospective sur les Lalanne. Il connut dès lors un grand succès et donc plusieurs éditions depuis la nôtre de 1976 tirée à huit exemplaires, plus quatre épreuves d’artiste et quelques rares tirages privés « HC 00/00 », jusqu’à L’Oiseau bleu II en 1998.
Autant d’œuvres typiques de l’art de François-Xavier Lalanne avec leurs formes simplifiées à l’extrême et une grande pureté des lignes, inspirée sans doute des leçons de Dalí et Magritte à l’académie Julian. Mais, à la différence de nombre de ses autres créations, cet oiseau n’a aucune autre fonction que celle d’être décorative et symbolique.
DIMANCHE 20 AVRIL, CANNES. BESCH CANNES AUCTION OVV
LA GAZETTE DROUOT N° 14 DU 11 AVRIL 2025 page 121