Jean MARAIS, vedette de la vente BESCH - Le Figaro

Jean Marais (1913-1998)
Jean Marais (1913-1998)
Tête de lion

Nul besoin de Festival à Cannes pour rendre hommage à un grand homme du cinéma. Les traditionnelles ventes Besch autour du 15 août, spécificité de la maison depuis trente ans, proposent cette année des sculptures, lithographies ou céramiques de Jean Marais (1913-1998). Si l’artiste est connu pour ses talents de comédien (Oedipe Roi), d’acteur (Fantômas) et de metteur en scène (Britannicus), il s’est aussi révélé « artisan», ainsi qu’il aimait à se qualifier à la fin de sa vie.


Portrait de Jean Cocteau - Jean Marais

Jean MARAIS (1913-1998) - "Portrait de Jean Cocteau"

Epreuve en bronze à patine dorée - Signée et numérotée 4/8 - Guyot Creste Fondeur - Hauteur : 41 cm

Estimation : 2000/3000€


Parmi ses créations mises en vente le 15 août, en salle et sur internet, un portrait de Jean Cocteau en bronze à patine dorée (estimé entre 2 000 et 3 000 euros), deux somptueuses têtes de lion en bronze et un photophore aux quatre visages très inspiré du style de Cocteau, son ami et mentor. Ces pièces sont issues de la collection privée de Jo Pasquali, ancien céramiste et héritier de Jean Marais. Elles ont toujours été réalisées dans la commune de Vallauris, voisine de Cannes. L’acteur, célèbre pour avoir incarné la Bête dans La Belle et la Bête de Jean Cocteau en 1946, découvre justement cette cité des potiers grâce au poète qui venait souvent rendre visite à Pablo Picasso dans son atelier. « Quand il traversait Vallauris, Jean se disait : “Un jour, quand j'aurai le temps, je ferai de la poterie” », raconte Jo Pasquali.

« Une jolie histoire »

Dans les années 1970, Jean Marais vit une période de creux, au théâtre comme au cinéma. Endetté et recevant peu de propositions, il entame alors une nouvelle vie dans la Provence de ses rêves, d’abord à Cabris puis à Vallauris. C’est là qu’il rencontre Nini et Jo Pasquali. «Il nous a très vite considérés comme sa famille, confie avec émotion Jo Pasquali. Nous l'avons aidé à ouvrir sa propre galerie en 1975, mais après avoir passé vingt-cinq ans à ses côtés je me rends compte de tout ce que lui nous a offert en tenues d'art et surtout d’humanité», poursuit-il, se rappelant des matins où son célèbre voisin traversait avec entrain la haie séparant leurs jardins pour leur proposer de nouveaux modèles à mouler.


Christian BERARD - Portrait de Jean Marais

Christian BERARD (1902-1949) - "Portrait de Jean Marais"

Huile sur toile - 45 x 38

Estimation : 2000/3000€


Sans enfants, le couple Pasquali a choisi depuis quelques années de vendre une partie de l’héritage légué par Jean Marais et de donner l’argent récolté à des associations caritatives. Les vingt-trois oeuvres dont se sépare l’ancien potier aujourd’hui sont riches de l’amitié qui les a fait naître. C’est ce qui a poussé Jean-Pierre Besch à les mettre en avant dans sa vente du mois d’août : «J’ai trouvé que c’était une jolie histoire à proposer aux collectionneurs. Nous avons tendance à l’oublier, mais derrière chaque objet mis en vente, il y a de l’humain et c’est aussi ce qui fait la valeur d’une oeuvre», affirme le commissaire priseur, conscient que les céramiques ne battront pas des records d’enchères.

Mais d’autres pièces rendent hommage à cette légende du septième art. Quelques-unes sont signées par ses contemporains. Une huile sur toile de Christian Bérard sublime notamment le jeune Jean Marais peint avec une chevelure rousse flamboyante. Les traits de cet idéal masculin figurent également dans la sculpture en bronze à patine verte d’Arno Breker, artiste allemand connu pour avoir été le sculpteur d’Hitler.

« Jean Marais a marqué le XXe siècle par son talent et son caractère, sans jamais trahir sa personnalité. En cela, il se rapproche de Bernard Buffet», indique Jean-Pierre Besch, qui propose aux enchères trois toiles du peintre expressionniste, dont le Portrait de Monsieur Hervé Ségard estimé entre 120000 et 150000€. Mais l’objet phare de cette vente reste un diamant de 9,32 carats estimé entre 120000 et 180000€. « Un bijou rare pour sa couleur jaune intense et sa signature Graff, l’un des plus grands diamantaires au monde», précise l’expert en joaillerie Édouard De Garo. Décidément, même sans Festival de Cannes, la cité du luxe parvient à entourer le cinéma d’éclat et de splendeur !

Ventes Besch, à Cannes (06), du 14 au 16 août - Tel. : 04 93 99 22 60 - www.cannesauction.com

Article paru dans Le Figaro du 11 Août 2020 - Ecrit par Maud CAZABET

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